vendredi 10 mai 2013

Chapitre 8


Comme celle du chapitre 7, la nouvelle vision que reçoit ici Daniel s’inscrit dans le même cadre que la toute première que le prophète eut à expliquer. Cette continuité confirme que le livre de Daniel poursuit un seul but. Il est le livre de l’histoire du monde et des empires qui, en lien avec Israël, le peuple de Dieu, se succéderont jusqu’à la venue de Celui par qui le royaume de Dieu sera établi.

Alors que jusqu’à présent les 4 grands empires sont concernés par les visions reçues, le projecteur est ici braqué sur deux d’entre eux, l’empire médo-perse et l’empire grec d’Alexandre qui lui succédera. L’histoire profane corrobore la vision reçue par Daniel jusque dans les détails. D’abord soumis aux Mèdes, les Perses finirent par avoir la suprématie sur eux et à dominer l’empire : c’est ce que symbolise la vision du bélier aux deux cornes dont l’une est plus grande que l’autre. La grande corne du bouc, qui court si vite qu’on a l’impression qu’il ne touche pas terre, parle des conquêtes incroyables et irrésistibles que fit Alexandre le Grand en un temps record. Monté sur le trône de Macédoine en 336 av. J-C, à l’âge de 20 ans, Alexandre conquit à toute vitesse l’Asie Mineure, la Syrie, Tyr et Sidon, la Palestine et l’Egypte où il fonda Alexandrie. Il arriva jusqu’aux Indes. Puis, il mourut brusquement au faîte de sa puissance, à l’âge de 33 ans, en 323.

L’intérêt de la vision donnée à Daniel n’est pas d’abord lié aux deux empires qu’il concerne, mais à ce qui en surgira en lien avec Israël. Israël est et reste le cœur des sujets de toute vision. L’histoire du monde, l’importance donnée aux acteurs des visions révélées, ne se comprennent qu’à la lumière du dessein de Dieu dont Israël, sur le plan des nations, est le centre. La vision du chapitre 8 ajoute une information supplémentaire à celles données jusque là. Elle précise que c’est du sein de l’héritage de l’empire d’Alexandre, morcelé en quatre parties,  que sortira la petite corne arrogante qui causera des ravages inouïs et provoquera avec insolence le Messie de Dieu.

La prophétie de Daniel se réalisera historiquement par l’accession au trône du roi syrien Antiochus IV Epiphane, à la fin de l’empire grec et avant la domination romaine. Insignifiant au départ, ce roi païen fut le premier qui voulut supprimer le culte de l’Eternel et forcer les Juifs à l’idolâtrie. Il s’attaqua à Dieu Lui-même, fit cesser les sacrifices et profana le temple de Jérusalem. Il chercha à faire disparaître les exemplaires du livre de la loi, interdit la circoncision, et massacra ceux qui voulaient rester fidèles à Dieu.

La prophétie de Daniel sur ce roi est significative en ce qu’Antiochus IV Epiphane est un avant-goût historique de l’Antichrist, le grand profanateur de la fin des temps. Comme lui, il ira jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, en se proclamant lui-même Dieu : 2 Thessaloniciens 2,4. Il voudra changer les temps et la loi et combattra le peuple des saints et le vaincra : Daniel 7,25. Dans sa prophétie magistrale sur la fin du monde et la destruction du temple, Jésus Lui-même fera référence à la prophétie de Daniel : Matthieu 24,15. Il confirme par là que, si elle a eu un premier accomplissement par Antiochus IV Epiphane, sa réalisation absolue est encore à venir.

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