jeudi 25 avril 2013

Chapitre 5



Banquet du roi Belshatsar : v 1 à 9

Nabuchodonosor disparu, Belshatsar monta sur le trône vacant et devint la figure principale du royaume de Babylone. On pourrait penser que le nouveau roi a pris acte des expériences de son prédécesseur. Il n’en est rien. Comme beaucoup d’autres le font, Belshatsar entre dans son règne comme si, avec lui, une nouvelle page s’écrivait. Pour n’avoir ni la sagesse, ni l’humilité d’apprendre de celui qui l’a précédé, il ira de manière rapide et imbécile vers son jugement. L’histoire juxtaposée des deux rois est riche d’enseignement. Elle souligne le fait que lorsque la nouvelle génération qui se lève n’apprend pas des fautes et des erreurs de celle qui l’a précédée, la catastrophe survient pour elle de manière plus radicale. En refusant d’apprendre de celle qui l’a précédée, la nouvelle génération ne devient pas plus intelligente, mais plus stupide. Si Nabuchodonosor est corrigible, Dieu va estimer que Belshatsar ne l’est pas. Bien qu’arrogant et fier, Nabuchodonosor n’était pas un imbécile. Ce dont il se vantait était, hormis le fait que tout est dû à Dieu, d’une certaine façon justifié. C’était lui qui avait donné à Babylone sa grandeur, son lustre dans le monde. Belshatsar, qui lui succéda, n’avait rien fait en comparaison. Comme un enfant gâté, il avait juste hérité des richesses acquises par le père de la nation. Il n’en connaissait ni la valeur, et n’avait aucune conscience de la fragilité de leur pérennité. Immature et nain en comparaison de son prédécesseur, il va bêtement et en un instant gaspiller l’héritage reçu. Il ne fera, par sa stupidité, qu’accomplir la vision donnée des années auparavant par Dieu à son ancêtre : Daniel 2,38-39.

Un facteur commun réunit Belshatsar, Assuérus et Hérode, trois dirigeants païens, dans le processus qui les conduira à commettre une lourde faute : l’alcool : Esther 1,10 ; Marc 6,21 à 22. Les trois prirent une décision malheureuse alors qu’ils étaient en train de faire la fête et que l’alcool leur tournait la tête. Si, pour le second, la décision connut un dénouement heureux, Belshatsar et Hérode paieront cher la légèreté avec laquelle ils se seront exprimés. Il y a toujours danger à être rempli d’autre chose que de la crainte ou de l’Esprit de Dieu. Le vin, l’alcool en particulier est source de grandes folies, regrettables parfois le reste de ses jours. Job, qui connaissait les pouvoirs dévastateurs de l’euphorie, ne manquait pas d’intercéder avec ferveur pour ses fils et ses filles suite à leurs moment de fêtes : Job 1,4-5.

L’imbécilité, l’euphorie rendent l’homme vulgaire et inconscient de la gravité de ses actes. Le réveil va être à la hauteur de la folie. Oublieux de l’existence d’une frontière entre le sacré et le profane, Belshatsar, pour épater la galerie, va commettre l’irréparable. Ordonnant qu’on lui apporte les coupes d’or et d’argent rapportées du temple de Jérusalem, il va défier Dieu en offrant à ses amis de trinquer avec elles à la gloire des idoles de son royaume ! Belshatsar est le type même du moqueur ! Alors qu’il dit ne pas croire au Dieu de la Bible, il ne peut s’empêcher dans ses pires excès de le prendre pour cible de sa raillerie. Mal lui en prendra ! Car, quoi qu’on sache de Dieu, on ne se moque pas impunément de Lui. La faute du roi n’est pas due à l’ignorance. Elle est une provocation qui appelle une juste réponse du concerné. A la consternation de tous, elle se manifestera sur le champ.

Enfermé dans les limites étroites de son univers, on peut faire le malin face à Dieu. Tous autres sont les sentiments qui nous habitent lorsque, soudain, on se trouve face à Lui. La morgue s’efface pour faire place à la terreur. S’il semble que l’on puisse tout se permettre à l’égard de Dieu, que le moqueur le sache : vient inévitablement le moment où Dieu va parler. Qui doit faire face à Dieu et rendre compte de la folie de ses actes doit le savoir : c’est la chose la plus terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant et courroucé : Hébreux 10,31. Unique responsable de sa folie, Belshatsar est aussi seul à l’affronter. Aucun de ses sages n’est en mesure de lui fournir l’explication des mots que la main du juge vient d’écrire sur le mur de chaux de la salle des fêtes. L’heure est venue pour le roi de connaître ce qu’il aurait dû avoir le soin d’apprendre avant de monter sur le trône !

Appel à Daniel : v 10 à 16

Si le roi Belshatsar, entrant dans son règne, a fait fi du passé et de la sagesse que les expériences de son père auraient pu lui procurer, tous n’ont pas eu cette amnésie. Le souvenir du témoignage laissé par Daniel au temps de Nabuchodonosor est bien présent dans la mémoire de la reine. Elle suggère donc au roi de faire appel à lui pour résoudre l’énigme que représentent les mots inscrits sur le mur du palais par la main surnaturelle. Pour convaincre le roi, la reine ne va pas dans la modestie au sujet du prophète hébreu. Daniel est pour elle quelqu’un de nettement supérieur à tous les autres sages. Il est habité ce qu’aucun autre ne possède : des lumières, de l’intelligence, une sagesse divine et une faculté hors du commun de comprendre et d’interpréter les visions.

Si, pour un temps, ce que Dieu a fait a été oublié, il suffit parfois de peu pour que cela soit rappelé au bon souvenir de ceux qui voudraient en oblitérer la mémoire. Les hommes passent, les œuvres de Dieu subsistent d’âge en âge. Il a pris soin par sa Parole de conserver pour toutes les générations le souvenir de Ses hauts faits dans l’histoire. Depuis longtemps, Moïse, Elie ou Daniel ne sont plus. Mais le témoignage de leur vécu avec Dieu, comme celui du premier qui a cru, parle encore : Hébreux 11,4. Le ciel, la terre, les royaumes, les rois, les dictateurs passeront, mais la Parole de Dieu, d’âge en âge, subsiste. Si aucune parole de Dieu ne tombe à terre : 1 Samuel 3,19 ; Esaïe 55,11, il en est de même pour chacune de Ses œuvres. Croyons que là où nous avons agi sous le coup de l’inspiration auprès d’une personne pour Lui rendre témoignage de Christ, notre parole n’est pas perdue. Dieu peut à tout moment susciter une circonstance propre à la rappeler et à l’actualiser. Oublié de la fête, Daniel va en devenir la figure centrale. Le malheur aurait pu être évité à Belshatsar si, dès le début, il avait opté pour qu’il en soit ainsi. Oublier Dieu, le mettre de côté, c’est se passer volontairement de la pièce centrale de toute entreprise, celle sans laquelle rien ne peut durer. Que la faute de Belshatsar nous enseigne à placer en toutes choses dans nos vies la priorité des priorités : la seigneurie de Dieu sur nos vies !

Explications de Daniel : v 17 à 30

Soulagé par l’opportunité d’avoir par Daniel une explication aux mots écrits sur le mur du palais par la main surnaturelle, Belshatsar est prêt à élever le prophète à la plus haute place d’autorité possible dans son royaume. Daniel, qui ne comptait pour rien jusqu’alors, a soudainement aux yeux du roi un prix inestimable. Ainsi en sera-t-il, au jour du jugement, pour tous ceux qui, dans le temps de leur tranquillité, méprisaient Dieu. Ce qui n’avait aucune valeur à leurs yeux deviendra, selon l’ordre logique des choses, le sujet central de leur préoccupation : cf Luc 16,19 à 31. Heureux celui qui, dès maintenant, sait donner à Dieu, dans l’ordre des priorités, la première place !

L’offre de promotion que fait le roi à Daniel ne l’intéresse pas. Il la déclinera. Daniel n’est pas achetable. Pour qui possède la richesse de la connaissance de Dieu, les honneurs et les richesses de ce monde sont sans valeur : Genèse 14,21 à 23. C’est par fidélité à Dieu et à la mission de témoin qu’Il lui a donné que Daniel s’acquittera de son service, et non pour quelque intérêt que ce soit.

Daniel ne dira pas autre chose au roi que ce que j’ai dit au début du chapitre. Les mots inscrits sur le mur de chaux de la salle de la profanation sont sans appel pour le roi. Contrairement à ce qui fut accordé à son père, Belshatsar ne bénéficiera d’aucune grâce, d’aucun délai pour se repentir. Belshatsar était l’héritier de son père, de son royaume et de son trône certes, mais aussi de son vécu, des leçons de sagesse que Dieu lui avait enseignées. Ayant méprisé cet héritage de la plus ignoble et stupide manière, il doit en payer le prix. Daniel est formel : pesé à la balance de Dieu, le roi a été trouvé trop léger. Le règne de Belshatsar, indigne de sa fonction, lui sera donc retiré pour être confié à d’autres. La prophétie de Daniel n’est pas vague, mais précise. Elle va jusqu’à identifier la puissance qui va renverser l’empire babylonien : les Mèdes et les Perses.

Subjugué par le pouvoir de révélation que possède Daniel, Belshatsar ordonne qu’il soit élevé au rang qu’il lui a promis. En vain ! La nuit même de son outrage à Dieu, les Mèdes et les Perses passeront à l’attaque et le roi sera tué ! Le « trop tard » de Dieu avait sonné pour lui !

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