samedi 30 mars 2013

Chapitre 3



Idolâtrie dictatoriale : v 1 à 7

Eclairé sur l’identité du Dieu véritable, le roi Nabuchodonosor n’en tire pas pour autant les leçons qui s’imposent. Beaucoup de ceux qui entendent l’Evangile lui ressemblent. Saisis à un moment donné par la révélation de Jésus-Christ, ils ont semblé y adhérer avec enthousiasme. Le temps passant, on remarque que l’engouement initial n’est plus là. Encore un peu et nous les retrouvons tels que nous les avons connus avant qu’ils n’entendent le beau message qui paraissaient les avoir subjugués.

Jésus nous a prévenus. Le cœur humain est versatile. Il faut du temps pour le connaître et juger chez chacun de la profondeur de l’enracinement de la foi et de l’attachement à Dieu. Sur quatre personnes différentes, trois semblent réagir positivement. Mais à la fin, il n’en reste qu’une seule en qui la révélation pénètre et porte du fruit (et encore selon des proportions différentes) : Matthieu 13,18 à 23. Nous pouvons nous étonner de la versatilité de Nabuchodonosor. Elle n’est que la confirmation de l’enseignement que nous donne le Seigneur sur la connaissance pratique qu’Il a du cœur humain !

Le projet idolâtre de Nabuchodonosor décrit ici n’est que l’expression d’une autre facette de ce cœur mauvais et rebelle à Dieu qui caractérise l’homme naturel. Que l’homme ait un peu de pouvoir et aussitôt le voilà qui se prend pour un dieu ! Il croit pouvoir détourner et s’arroger la gloire qui ne revient qu’à Dieu. Telle sont la nature et l’essence même du péché : vouloir être comme un dieu, alors que nous ne sommes que Son image créée : Genèse 3,5. Rapidement, on se rend compte cependant qu’une telle position ne lui convient pas. Devenu dieu, l’homme ne sait pas vivre comme tel. Rebelle au vrai Dieu, il ne supporte pas qu’on le soit à sa propre image. Aussi doit-il, pour obliger autrui à le respecter, faire usage de la menace et de la terreur. L’homme peut se hisser à la position de Dieu ! Mais quelle gratification en a-t-il lorsqu’il sait que ce n’est ni par admiration, ni par allégeance que ses sujets se prosternent devant lui, mais par contrainte ?

Rebelles à l’ordre du roi : v 8 à 23

On pourrait penser qu’après leur élévation au poste d’administrateurs de la province de Babylone, les amis de Daniel se trouvent en sécurité. Il n’en est rien ! La sécurité de l’enfant de Dieu ne se trouve jamais dans la position qu’il occupe, fut-il partie du cercle du pouvoir. Le serviteur de Dieu reste un étranger dans ce monde. Loin de le protéger, le prestige dont il peut jouir ne fait qu’augmenter ses ennemis, jaloux de son rang. Le serviteur de Dieu doit apprendre dans ce monde que le seul qui soit immuable et digne de confiance est son Dieu ! L’histoire le montre une fois de plus ici : l’homme est trop versatile pour être fiable. Jésus en a aussi fait l’expérience avec les changements d’humeur des foules à Son égard. Celui qui nous honore aujourd’hui peut demain être celui qui nous hait. Nous ne sommes des amis pour le monde que pour autant que nous lui sommes utiles. Mais que nous nous montrions rebelles, du fait que, en conscience, nous ne pouvons le suivre dans ce qu’il exige de nous, et nous verrons bientôt son amitié se changer en hostilité la plus féroce.

Dénoncés par des Chaldéens, Shadrak, Méskak et Abed-Négo, pour qui l’ordre du roi paraissait comme une abomination et une offense à Dieu, se virent contraints de s’en expliquer devant lui. Pour l’heure, l’intention du roi n’est pas de les condamner, mais de les faire entrer dans le rang. Ordre leur est donc donné, au moment où ils entendront le son des instruments de musique, de se prosterner pour adorer la statue érigée par le souverain. Les trois compagnons prirent les devants. Nul besoin de faire le test ! Leur décision est prise ! Elle est une résolution : que leur Dieu, qui en est capable, les délivre ou non de la menace qui pèse sur eux (être jeté vivant dans la fournaise ardente), ils Lui resteront fidèles. Il n’est pas question pour eux de compromis sur le sujet ! Leur prise de position solidaire et commune valide les propos de Jésus sur la force qui se trouve dans un noyau de disciples unis en Lui : Matthieu 18,20. Le monde, avec sa puissance, peut vouloir l’anéantir : il est indestructible !

Furieux de ce qu’il ait en face de lui des rebelles qui refusent de plier le genou, Nabuchodonosor mit sa menace à exécution. Il ordonna, comme si cela changeait quelque chose, que la fournaise soit chauffée sept fois plus que d’habitude. Tout ce qu’il y gagna fut de faire périr des innocents, les gardes qui y jetèrent les trois hommes. L’homme qui se prend pour dieu est incapable de se contenir. Il n’a pas de pire ennemi que lui-même, sa colère qui, inévitablement, est souvent cause de la mort de victimes collatérales innocentes. Rien n’est plus terrible chez l’homme, que son égo chauffé à blanc, image de cette fournaise qui dévore tout et ne supporte aucune contradiction. Quand cet égo est au pouvoir, c’est tout le peuple sur lequel il règne qui en souffre ! Que Dieu nous préserve par-dessus tout de nous-mêmes !

Sauvés de la fournaise : v 24 à 30

A l’heure où ils sont menés vers la fournaise ardente, les trois amis de Daniel ne savent pas ce qu’il va advenir d’eux. Quelle que soit l’issue qui leur est réservée, leur décision est prise : ils resteront fidèles à la foi qui les habite. Nous aurions tort de penser que la foi véritable ne se traduit que par des œuvres éclatantes ou des délivrances prodigieuses. Mourir dans la fidélité à ses convictions n’est pas preuve d’échec. Au contraire ! La galerie des héros de la foi honore tout autant le souvenir de ceux qui virent la puissance de Dieu à l’œuvre pour leur salut ou la réalisation d’exploits que celui des martyrs qui périrent, parfois dans des conditions atroces, en vertu de la même foi : Hébreux 11,32 à 40.

A la gloire de Dieu et pour leur bonheur, c’est dans la première catégorie que se range ici le vécu de Shadrak, Méshak et Abed-Nego. Trois à la porte de la fournaise, ils se retrouvent, à la stupéfaction générale, à quatre à l’intérieur. L’enfant de Dieu doit le savoir. Quel que soit le type de tribulation par laquelle il passe, il ne sera jamais seul à l’affronter. Il peut compter sur la présence, le soutien personnel de Dieu à ses côtés. La fidélité à Dieu du croyant garantit la fidélité de Dieu envers lui dans les moments les plus difficiles de sa vie. La protection de Dieu envers les amis de Daniel défie les plus grandes inventions de l’homme dans le domaine. Elle est totale, intégrale et si efficace qu’ils sortiront de là comme s’il n’y avait jamais été. Leur expérience nous rappelle que lorsque Dieu sauve, guérit, libère, Il ne le fait pas à moitié. Dieu ne guérit pas l’aveugle que d’un œil ou le sourd que d’une oreille : cf : Marc 8,22 à 26. L’œuvre de Dieu est toujours parfaite ! Dans le cas présent, s’attendre à moins serait inenvisageable. Les amis de Daniel ne pouvaient sortir de la fournaise avec des brûlures au 3ème degré sur tout le corps. C’est indemne, sans aucune trace des effets de la chaleur et des flammes, que Dieu les présentera au roi médusé.

Placé pour la seconde fois devant la grandeur du Dieu d’Israël, Nabuchodonosor comprend son erreur. Il loue le courage et la fidélité dont ont fait preuve les amis de Daniel et bénit à nouveau le Dieu duquel ils témoignent. L’œuvre de Dieu en faveur des trois hommes tourne à la confusion de leurs accusateurs. Au lieu d’être éliminés, ils finissent par être davantage honorés. Si Dieu est pour nous, demande Paul, qui sera contre nous ? : Romains 8,31. Toutes choses, y compris les œuvres du mal à notre encontre, concourent finalement à notre bien : Romains 8,28. Que la foi en la souveraineté totale de notre Dieu soit la force qui, en tout temps, nous aide à tenir debout !

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